Quelquefois il ne faut pas aller bien loin pour que le regard et la pensée s'évadent. Un "déplacement dérogatoire"  autour de l'îlot suffit ...Matinales les tourterelles attendent les premiers rayons de soleil; obéissant elles aussi aux règles...

De l'autre côté du jardin, derrière les pins, les vagues murmurent. Le chemin qui traverse la dune, m'emmène vers les dernières lueurs du jour qui glissent dans l'océan...Ma promenade dérogatoire. 

Au bout de la rue, une journée grise de novembre se finit. La lumière jaune orangé du couchant, motive l'heure de marche. Le soleil glisse lentement de l'autre côté de l'horizon. Alors le ciel, l'océan et la plage s'enflamment. Vers le sud, des lambeaux de jour s'accrochent aux nuages et sur l'estran.

Un ciel noir chargé de pluie passe au dessus de la presqu'île. Sous un rai de lumière la rivière se paillette d'argent. 

Le chemin qui mène à l'océan traverse la lande. Par endroit, la forêt de pins cache des nefs d'érables qui se subliment en cette saison. Au bord de la mer en fin d'après-midi, le mauvais temps menace. La lumière blanche du soir rase les vagues et percute les dunes...

Au petit matin, aller voir le soleil se lever puis lui tourner le dos pour regarder avec gourmandise la lumière et l'océan redessiner les lieux... Comme si de rien n'était. 

Derrière la dune, ce soir d'octobre, le ciel et l'estran prennent des couleurs métalliques. Sur le sable les "tradins" dessinent des fantasmagories ...

Les jours de mauvais temps, les outres gorgées de pluie passent au dessus des vignobles, effacent méticuleusement le bleu du ciel et laissent quelque fois une chance à un arc en ciel éphémère ... 

Et puis il y a les premiers jours d'automne. Le mauvais temps arrive par la mer et traverse en trombe la presqu'île. Ces jours où l'on contemple avec crainte des ciels orageux somptueux.

Le soleil couchant touche lentement l'horizon et l'or se répand sur l'océan, coule à flot jusque sur l'estran. Le regard se fige, incrédule. La pensée oublie ses obséssions du jour.