Sur le chemin qui longe l'océan, des flaques de ciel. De l'autre côté de la dune, la lumière métalique du jour qui monte, glisse sur l'estran pour couvrir l'océan... Pour un moment d'intimité, la Terre, nous fait oublier ses tumultes.....
Des grands pins clairsemés, un voile de brume d'automne, la clarté bleue du petit matin qui monte. Le regard se perd, s'étonne. Peu de choses suffisent à mon bonheur. A quoi bon aller plus loin...
Au large, poussés par un vent de nord, un train de nuage chargés de pluie longent la côte. Sans se lasser, l'océan s'amuse à vous attraper les pieds. Des volutes de parfum iodé planent au dessus de l'estran et laissent un goût salé sur la peau. Sur un ban de galets multicolores le ressac fait un bruit de billes.
Au bord de la presqu'île, l'instant du crépuscule. La lumière s'incruste dans les plis des nuages qui longent la côte, glisse sur la grève déserte et s'étale sur l'océan qui se prélasse. A cet endroit précis tout se confond, tout se mélange dans une opulence d'espace et de couleurs. Huit minutes pour regarder, huit minutes pour vivre une autre vie...avant la nuit.
Sur la route qui mène de l'océan à l'estuaire, une biche imprudente quitte avec retard le pré qui jouxte la forêt. Plus loin un faisan fait le fier; non moins imprudent, surtout en cette saison...Au bout du chemin, l'estuaire, fantasmagorique. Un matin en Médoc. Sans nul doute...