Par temps clair, d'ici l'on voit l'autre rive, le "pays" d'en face. Nonchalante, la rivière glisse vers l'océan sans un bruit, amenant avec elle les couleurs du ciel. Le regard attrape des rêves de lointain ...
Sur les bords de la presqu'île, il y a longtemps que nous n'avions pas eu de fin de jour aussi flamboyante. Les mystères d'une alchimie climatique et de circonstances incontrôlables. Ce soir de mai, des éclats d'océan, brillants et métalliques sont resté sur la grève. Les bleus de la nuit ont tout effacé...
Les mouettes, en bandes, grisées par le vent, suivent la côte, virevoltant en silence au dessus des vagues déchaînées. Sur la crête des dunes, les oyats, turbulents, gifles sans ménage par les sable qui s'envole, ne savent où donner de la tête...
Le soleil vient tout juste de se lever. Le froid pince les doigts. Au dessus de la mare, flotte un parfum d'iode venu de l'océan tout proche. Dans la roselière le faisan se manifeste. Un couple de cygnes prend son envol...
Il arrive que les soirs deviennent fous. Les rouges elles ors se figent, s'enflamment, se coagulent et se fondent. L'imagination s'emballe, s'enthousiasme, n'a plus de retenue, prends des chemins extrêmes, divague et se fait peur...
Si proche et si loin du tumulte. Au bord du chemin, le temps d'un instant, l'importance du dérisoire pour trouver la force d'espérer que tout celà cesse...L'océan continue de chanter et les mouettes de danser.....