Il arrive que les soirs deviennent fous. Les rouges elles ors se figent, s'enflamment, se coagulent et se fondent. L'imagination s'emballe, s'enthousiasme, n'a plus de retenue, prends des chemins extrêmes, divague et se fait peur...
Si proche et si loin du tumulte. Au bord du chemin, le temps d'un instant, l'importance du dérisoire pour trouver la force d'espérer que tout celà cesse...L'océan continue de chanter et les mouettes de danser.....
A bâbord de la presqu'île, des soirs cuivrés, le murmure de l'océan. Les dernières lueurs du jour glissent sur la plage. La Terre continue son voyage...
Depuis le chemin qui longe la forêt des grands pins, défilent des nefs de cathédrales sans fin. Les fougères encore debout ne laissent pas de place au marcheur. Le crachin de février, cliquette sur les frondes cramoisies par l'hiver...
Vendredi soir, au bord de la presqu'île. Les bleus du jour, les bleus du ciel, les bleus de l'océan, les bleus de la nuit et les bleus de l'âme se déposent sur la plage, se diluent, s'entremêlent, et s'évaporent avec le jour qui finit ...
Je suis resté au bord de l'océan. La plage, lisse comme de la soie, un ciel blanc ouaté de brume. A chaque vague, sur la trace du " tradin", l'océan brode sa dentelle ... Il faut peu de choses...
Ce jour de janvier, il fait froid. Le brouillard déposé par la nuit s'évapore entre les pins qui longent la côte. Derrière la dune blanche, une brume épaisse et mouvante couvre l'océan laissant apparaître par endroit des morceaux de ciel bleu. Les détails s'estompent. A midi, la lumière est blanche, presque aveuglante. Les mouettes volent en criant au dessus du ressac, suivies de leur reflet qui glisse sur l'estran.
L'hiver lorsqu'il fait froid, l'estuaire s'évapore. Volutes et nuages de brume filent vers l'océan. En milieu de matinée le soleil vainqueur éclaire les rives encombrées...
Lorsque le temps est incertain, sur la plage, le temps d'un ressac, les nuages et l'océan dessinent ensemble un paysage éphémère. On marche alors vers l'horizon dans une autre dimension oubliant pendant quelques secondes pour notre plus grand bonheur, la réalité des choses...