Le jour se termine. Des bleus de ciel glissent sur l'estran. Sur les dunes, la lumière du soir s'étire, s'accroche aux ganivelles. Malgré ses efforts, le soleil coule en silence de l'autre côté de l'océan. Sur la plage la nuit va tomber. Les bruits du monde qui ont peur du noir se réfugient derrière les écrans. La plage est désertée.
Septembre. La lumière du matin se cache dans les forêts de chênes et de pins qui bordent l'océan. Un parfum chaud et iodé plane dans les allées. Les oiseaux entament leurs discussions. L'automne s'accroche déjà aux frondes des fougères....
Le temps des vacances, au bord de la mer, pour rêver, rêver et rêver encore. Regarder, regarder et regarder encore les vagues, les unes après les autres...
Il y a des soirs ou les ciels sont tourmentés. Des soirs où les lumières s'entremêlent. Les blancs d'écumes, les ocres, les bleus et les gris se mélangent, se séparent au fil des vagues, au fil du vent. Les nuages s'accrochent aux dunes et sur l'estran. Eugène aurait pu être heureux ici...
Des vagues de verre qui jouent avec le vent d'est, un chemin au milieu des fougères naissantes, des dunes qui s'étirent sans fin, des nuages voyageurs, et les courlis qui remontent au dessus de l'océan. Quoi d'autre?...
La plage, l'océan, le ciel, les nuages et le vent s'agencent pour ne pas faire oublier à l'homo sapiens que nous sommes que la planète est belle depuis plus de 300 000 ans. Et comble du luxe, chaque jour, ce n'est jamais la même chose...
Dans les marais, sur le chemin du retour, dans la roselière, à l'abri des prédateurs, gazettes, spatules et cygnes ont passé la nuit, pour se reposer et reprendre des forces. Plus tard, ils reprendrons la route de leur longue migration.....
S'accorder un moment, près de l'océan, pour regarder le jour finir. Laisser vagabonder son esprit sur des chemins imaginaires, entre ciel et terre. Ecouter la vague finir sa course sur l'estran cuivré par la lumière du soir...